28/03/2024

CHLORDECONE ET MONDIALISATION

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A CAUSE DE L’UTILISATION DU CHLORDECONE DANS LES BANANERAIES les sols sont pollués ( 1/5 des terres agricoles utiles), l’eau est polluée, beaucoup de légumes produits dans les sols sont pollués, les écrevisses et les poissons des rivières sont contaminés ( 4 rivières fortement contaminées) , dans certaines zones, la mer est polluée. Conséquence : Il est interdit de consommer les légumes produits dans certaines zones et de pécher du poisson dans presque toute la façade atlantique . Autre conséquence, beaucoup d’agriculteurs ne peuvent plus vivre de leurs terres, et beaucoup de pécheurs ne peuvent plus vivre de leur métier. Le chlordecone, ce n’est pas seulement une catastrophe sanitaire, c’est aussi une catastrophe écologique et économique. Actuellement la production de LEGUMES ne couvre que 15% de notre consommation, la production ANIMALE 23% et le POISSON moins de 50% . Les citoyens ont l’air de se complaire dans cette situation. Ils pensent « pani pwoblèm ». Et comme il faut manger, les produits alimentaires issus du sol ou de la mer de la Guadeloupe sont remplacés par des importations. Les ignames viennent du Costa-Rica, le poisson de la Chine, du Pérou ou d’ailleurs, le poulet de la Pologne etc.…

Tous ces produits rentrent librement en Guadeloupe à partir de notre intégration à l’Union Européenne et des règles de l’Organisation Mondiale du Commerce ( OMC).

Ainsi concernant la santé, la sécurité alimentaire et l’environnement deux accords de l’OMC permettent de rendre difficile l’application du principe de précaution

  • L’Accord sur les Obstacles Techniques au Commerce (OTC) s’occupe des mesures environnementales et de celles qui sont appliquées aux biens manufacturés
  • L’Accord  sur les mesures sanitaires et Phytosanitaires ( SPS ) concerne les produits alimentaires dont les pesticides et certains aspects des OGM.

Selon ces accords c’est le vendeur qui décide que le produit répond aux normes, il n’appartient  pas à l’acheteur/ importateur d’en démontrer la nocivité.

Ces deux accords ont déjà servi de base  à l’Organe de Règlements de Différends de l’OMC, notamment dans le  fameux cas du boeuf américain nourri aux hormones. Dans ce cas là, l’Europe n’avait pas démontré que le bœuf américain nourri aux hormones était dangereux pour la santé.

C’est le cas pour l’igname, le  poisson et autres produits qui arrivent en Guadeloupe avec un certificat phytosanitaire du pays exportateur. A partir d’un contrôle documentaire, les autorités en Guadeloupe doivent accepter ces marchandises, c’est ce qui est fait. Rien ne dit que ces produits alimentaires ne sont pas aussi nocifs que les nôtres au chlordecone.

Donc pour résumer, les contrôles et les interdictions seront de plus en plus sévères sur les productions guadeloupéennes, alors que la porte est grande ouverte pour les importations.

IMPORTER CELA VEUT DIRE S’APPRAUVRIR ET AUGMENTER LE CHOMAGE. En effet , il ne s’agit pas seulement d’un transfert de marchandises, mais également d’un transfert d’argent et d’emplois à notre détriment.

SI CELA CONTINUE  IL N Y AURA PLUS D’AGRICULTURE EN GUADELOUPE et forcément le chômage va augmenter. Nous allons dépendre totalement de l’extérieur pour notre alimentation.

QUE FAIRE ? Continuer les recherches pour décontaminer les sols, mais surtout affirmer qu’il faut absolument une production agricole en Guadeloupe.

Il y a beaucoup de surfaces où les sols ne sont pas pollués. En Côte/ sous/ le vent, en Grande -Terre et surtout à Marie-Galante.

Mais pour que la production soit compétitive, il faut au moins que deux conditions soient réunies :

  • Réorienter les subventions. En 2016, le aides publiques végétales se sont élevées à 80 millions d’euros : le secteur de la canne a bénéficié de 17 millions d’aides relatives au programme européen POSEI et de 27,9 millions € d’aides nationales. Le secteur de la banane a reçu 31,6 millions€. Le soutien à la production animale 9,6 millions d’€. Donc plus de 76millions€ pour les deux cultures  d’exportation et des miettes pour les cultures maraîchères. Il faut noter que les planteurs de bananes bénéficient en outre des aides de la Région, soient 4 646millions d’euros de 2017 à 2021. Bref, une récompense aux pollueurs. Nous rappelons que la fonction principale de l’agriculture, c’est de nourrir la population.
  • Mettre en place des mécanismes douaniers et fiscaux qui permettent aux guadeloupéens de protéger la production guadeloupéenne, tout en offrant des prix raisonnables aux consommateurs. Il faut également des contrôles sanitaires sur les importations. Toutes mesures qui ne sont pas possibles dans le cadre du statut départemental

Alain Plaisir

Président du CIPPA

               

                          

                                                                   

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