On ne peut pas comprendre les phénomènes économiques isolés les uns des autres, car en réalité, l’économie forme un tout. Chaque élément doit donc être en relation explicative avec le système dont il provient.
Il serait erroné de penser que quelques initiatives isolées pourraient , par exemple, régler la question de la dépendance de la Guadeloupe, en matière d’approvisionnement.
Pour appréhender correctement les problèmes économiques globaux de la Guadeloupe, il convient de considérer les places et fonctions assignées à notre pays dans le système capitaliste mondial.
L’intégration dans l’Union Européenne signifie que les rentes à l’exportation : sucre et banane, vont disparaître progressivement, pour laisser place à une autre rente, le commerce d’importation.
Dans la période contemporaine, les modalités d’articulation de la Guadeloupe à l’économie mondiale se trouvent complètement modifiées.
L’intégration dans le marché mondial se fait par le biais de l’intégration à l’Union Européenne. La France de « papa de GAULLE », c’ est bien terminée.
C’est notre intégration à l’Union Européenne qui nous impose l’application des règles de l’Organisation Mondiale du Commerce ( OMC)
LES ACCORDS de l’OMC CONCOURENT TOUS AUX MÊMES OBJECTIFS :
Libéraliser le commerce mondial en ouvrant les frontières et en abattant les barrières .
Appliquer à toutes activités les principes de la concurrence et les lois du marché.
Il existe une douzaine d’accords ; les principaux sont :
- l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, il couvre le domaine des marchandises
- l’Accord général sur le commerce et les services AGCS
- l’Accord général sur l’agriculture
- l’Accord sur le droit de propriété intellectuelle.
C’est en tenant compte de cette réalité, que le CIPPA a construit SON PROGRAMME
Une vision globale pour agir localement, selon la célèbre formule : PENSER GLOBAL . AGIR LOCAL.
C’est à partir de cette réalité, qu’on peut définir un programme économique crédible.
Nous disons que la stratégie, c’est la CONQUÊTE DU MARCHÉ INTÉRIEUR
Conquérir le marché intérieur semble être une évidence pour beaucoup de Guadeloupéens.
De nombreuses réflexions ont été faites sur le sujet. Ces brillants raisonnements oublient juste un détail non négligeable, c’est que conquérir le marché intérieur concerne une situation marchande, c’est-à-dire une situation où la concurrence intègre dans le cadre de la mondialisation, certes la qualité, mais surtout des contraintes liées au coût de production.
Nous partons du principe que les bonnes intentions ne feront pas reculer les importateurs dans leur soif de profit. Et nous reprenons la formule du philosophe André Comte-Sponville : « ce n’est pas la morale qui détermine les prix, c’est la loi de l’offre et de la demande. Ce n’est pas la vertu qui crée la valeur, c’est le travail. »
C’est pour cette raison, que notre projet est à la fois une ALTERNATIVE ÉCONOMIQUE, mais aussi POLITIQUE.
Il faut certes produire, mais il faut un statut politique qui permette de protéger la production à PARTIR DE MÉCANISMES DOUANIERS ET FISCAUX. Ce qui n’est pas possible, avec le statut de département et de région européenne.
Alain PLAISIR
Président du CIPPA