APPEL EN DÉFENSE DES DOMINICAIN-E-S D’ASCENDENCE HAÏTIENNE
Les organisations et personnes dont la liste est en bas de l’appel sont les premières signataires. La campagne pour recueillir des signatures est commencée dans la Caraïbe entière.
APPEL EN DÉFENSE DES DOMINICAIN-E-S D’ASCENDENCE HAÏTIENNE VICTIMES DE XÉNOPHOBIE ET MENACÉ-E-S D’EXPULSION DE LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
Retrait de la mesure infâme contre les Dominicaines et Dominicains d’ascendance haïtienne !
Solidarité caribéenne avec nos frères et sœurs menacé-e-s d’être transformé-e-s en apatrides !
Les organisations (syndicats, associations, partis) et les personnalités soussignées, informées de la décision de la Cour constitutionnelle de République Dominicaine d’enlever leur nationalité à des dizaines de milliers de citoyennes et citoyens dominicains vivant dans le pays, en réalité pour la seule raison de leur ascendance haïtienne, réclament le retrait de cette mesure inhumaine, illégale et illégitime.
Elle est illégale par son caractère rétroactif, contraire à la Constitution dominicaine. La cour a décidé de faire remonter la traque jusqu’à l’année 1929 !
Elle est illégitime parce qu’elle transformerait en apatrides des parents, des enfants, voire des grands parents largement intégrés dans la société dominicaine, dans un pays où ils sont nés pour la plupart, dont ils sont devenus ou ont toujours été des ressortissants et qu’ils ont contribué à enrichir par leur travail dans les champs de canne, sur les chantiers et ailleurs.
L’exécution de cette politique irresponsable et criminelle porterait atteinte à la paix civile dans le pays, aux relations entre la République Dominicaine et Haïti et plus largement entre le pouvoir dominicain et l’ensemble des peuples de la Caraïbe. Son maintien alimenterait le racisme et raviverait le souvenir douloureux du sinistre massacre d’octobre 1937 dans lequel, sous le règne du dictateur Trujillo, des dizaines de milliers de personnes d’origine haïtienne ou prétendues telles perdirent la vie sans que les responsables de ce crime soient jamais jugés et punis.
Les autorités dominicaines d’aujourd’hui doivent réfléchir au signe hautement négatif qui serait donné au monde si elles persistaient lorsque tant de touristes se rendent en République Dominicaine et qu’autant d’échanges commerciaux se font entre le pays et l’extérieur.
Nous, soussigné-e-s :
SOUTENONS les condamnations émises sur cette question par des gouvernements de la Région et l’O.N.U.
EXPRIMONS notre solidarité et notre sympathie à tous les Dominicains d’ascendance haïtienne vivant dans le pays.
APPELONS la population, les élu-e-s, les autorités morales de toute la Caraïbe à élever la voix avec nous contre l’inacceptable.
ASSURONS les antiracistes et anti xénophobes de République Dominicaine qui s’opposent à la mesure infâme de notre appui sans faille.
RECLAMONS le retrait immédiat de cette mesure de la honte.
REAFFIRMONS avec force l’idéal d’une Caraïbe zone de paix, débarrassée du racisme, de la xénophobie, de l’oppression et de l’humiliation des plus faibles.
Premiers signataires
Martinique : Organisations par ordre alphabétique : Amnesty Martinique groupe 421 ; C.D.M.T. ; Cercle Frantz Fanon ; C.N.C.P. ; Fédération UNSA éducation ; G.R.S. ; P.C.M.. U.F.M. ; U.G.T.M.
Personnes : Ameller Muriel ; Bonheur Rita ; Branchi Michel, économiste, rédacteur en chef de Justice ; Constant Raphaël avocat, militant ; Erichot Georges, secrétaire général du PCM ; Nononne Joseph, membre du SMBEF, a titre personnel
Guadeloupe : Organisations : C.I.P.P.A. ; C.T.U. ; P.C.G. ; UGTG, LDH SECTION BASSE-TERRE, LDH SECTION POINTE-A-PITRE, AMNESTY SECTION GUADELOUPE, COORDINATION TET KOLE,
Personnes: Louis Auguste JOINT, sociologue;
Haïti : Batay Ouvriye
Personnes : Mangones Frederick