Carburants : Le point de vue du CIPPA
Afin de contrer les arguments des gérants de stations d’essence, le Président de Région s’est payé, avec l’argent du contribuable, une pleine page de publicité dans le France Antilles du samedi 14 mars 2015, pour expliquer :
– Que le super sans plomb et le gazole en Guadeloupe ne sont guère plus chers qu’en France, 2 et 5 centimes de plus.
– Que si ce carburant souffrait la comparaison avec la France, cela était dû à une imposition moindre dans notre pays. « les taxes régionales sont inférieures à celles constatées en métropole… »
Comparaison n’est pas raison ; il faut comparer ce qui est comparable. En France il n’existe, ni octroi de mer, ni octroi de mer régional, ni taxe spéciale sur les carburants, mais la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques (TICPE, anciennement « taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers » ou TIPP). Une partie de la TICPE, qui est un impôt de l’Etat est affectée au budget des régions. D’autre part, le prix des carburants est libre et non administré comme en Guadeloupe. Ainsi, le prix des carburants peut varier d’une station d’essence à une autre, d’une ville à une autre.
Il aurait été plus honnête de la part du président de la Région de comparer le prix des carburants en Guadeloupe, avec le prix des carburants en Martinique, deux régions comparables à tous les points de vue.
Il faudra bien qu’un jour tous les responsables politiques de ce pays se décident à dire la vérité aux Guadeloupéens !
Nous saurions que le prix du gazole est de 12 centimes de plus en Guadeloupe, qu’en Martinique tout simplement parce que le conseil régional de la Guadeloupe taxe davantage que celui de la Martinique.
Concernant le super, la fiscalité est à peu près identique entre la Guadeloupe et la Martinique, ce qui explique la faible différence entre le prix du sans plomb en Martinique et en Guadeloupe.
Nous ne rentrerons pas pour autant dans la querelle qui oppose actuellement les gérants des stations qui défendent leurs intérêts de chefs d’entreprises et l’Exécutif régional dans sa politique à courte vue. Politique, qui ne consiste qu’à faire rentrer de l’argent dans la caisse des collectivités.
Le CIPPA se prononce pour une nouvelle fiscalité qui permettra de financer les énergies renouvelables afin de réduire sérieusement notre dépendance vis à vis de l’extérieur. Nous préconisons également un nouveau mode de vie, basé sur un nouveau mode de consommation économe en ressources importées.
Alain PLAISIR
Président du CIPPA