LA FORME ET LE FOND.
Beaucoup de Guadeloupéens excédés par les dérapages verbaux du Préfet et son autoritarisme demandent son départ.
Il y a même une pétition qui circule dans ce sens
Aucun Guadeloupéen digne ne regrettera son départ.
Mais est ce pour autant que cela changera quelque chose de fondamental dans la gestion de la Guadeloupe, par le pouvoir central !
Nous remarquerons, que le ministre de l’intérieur, chef hiérarchique des Préfets n’a adressé aucun reproche au Préfet de la Guadeloupe, alors qu’il n’avait pas hésité à rappeler à l’ordre le Préfet de Police de Paris pour un dérapage verbal odieux.
Cela veut dire que les propos du Préfet de la Guadeloupe, ses prises de position, son action sont approuvés au plus haut niveau de l’Etat.
Mais, continuons à faire un peu de fiction : Imaginons que le Préfet de Guadeloupe, soit rappelé et remplacé par un autre plus sympathique et plus conciliant..
Certes, cela flattera notre ego et nous dirons woulo, bravo.
Est ce que cela changera, quelque chose, sur le FOND ? :
Depuis la départementalisation, nous avons vu défiler des dizaines de Préfets : des sympathiques et de moins sympathiques. Des grands et des petits, des blonds et des bruns…nous avons même eu droit à une Préfète guadeloupéenne etc. ..
Mais est ce pour autant que les rapports qu’entretient le pouvoir central avec la Guadeloupe ont changé ?
Les préfets appliquent les directives des gouvernements en place.
Plus qu’ailleurs, ils détiennent l’essentiel des pouvoirs.
Le pouvoir central a laissé aux élus la compétence pour faire des routes, construire des collèges et des lycées, gérer la prise en charge de l’action sociale et des budgets limités. Budgets pour l’essentiel alimentés par les impôts des guadeloupéens.
Pour le reste, toutes les administrations chargées du développement économique, de l’éducation nationale, de la santé, de la défense, de la police restent du ressort du pouvoir central.
Les élus de la Guadeloupe ne peuvent même pas signer un accord de pêche avec la Dominique.
La vraie coopération, c’est-à-dire celle qui porte sur le commerce extérieur reste une prérogative du pouvoir central.
Dans ces conditions, un Préfet avec de tels pouvoirs, à 7000 km de « la métropole »
a tendance à se comporter comme un pro consul, ou encore comme un gouverneur .
Donc ; il ne faut pas s’attendre à un changement sur le fond.
Le vrai pouvoir est plus que jamais à Paris et dans certains domaines à Bruxelles.
SI NOUS VOULONS ETRE RESPECTES CE SONT LES RAPPORTS DE DOMINATION QU IL FAUT CHANGER.
Alain PLAISIR
Président du CIPPA