28/03/2024

La mondialisation

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Du point de vue économique, la phase actuelle de la mondialisation capitaliste est marquée par les révolutions dans les domaines de l’informatique, de la communication et des transports, elle est marquée également par des vagues de concentration sans précédent au sein des multinationales opérant à l’échelle mondiale. La mondialisation actuelle est l’œuvre de trois forces liées entre elles : d’abord les grandes multinationales, ensuite les Etats impérialistes qui protègent et défendent leurs intérêts et les institutions dominées par ces mêmes Etats, telles l’Organisation Mondiale du Commerce, le Fonds Monétaire International, la Banque mondiale.

Les multinationales, qu’on appelle aussi des transnationales dominent. 500 de ses entreprises sont responsables, d’environ ¼ de l’activité économique mondiale. Pour les capitalistes, tout est une marchandise, ce qu’on appelle le bien commun n’est plus exclu :

L’eau ;

La santé, donc la maladie ;

Les gènes ;

Les connaissances ;

Les plantes ;

Les semences ;

Les services publics ;

Et même le corps humain.

 

Les instruments de la mondialisation

 

L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC)


C’est une institution internationale qui prétend organiser les échanges internationaux dans le cadre de la mondialisation. L’OMC est un ensemble d’accords qui concoure aux mêmes objectifs : libéraliser le commerce mondial en ouvrant les frontières et en abattant les barrières ; appliquer à toutes les activités le principe de la concurrence et les lois du marché.

Les principaux accords sont :

  • l’Accord général sur le commerce et les services (AGCS) qui répond totalement à la stratégie de conquêtes de nouveaux marchés menée par les firmes multinationales. Il vise à démanteler les services publics et la marchandisation de tous les aspects de la vie humaine (santé, culture…) ;
  • l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce qui couvre le domaine des marchandises ;
  • l’Accord sur le doit de propriété intellectuelle liée au commerce
  • l’Accord concernant les mesures d’investissement et liées au commerce
  • l’Accord sur les obstacles techniques au commerce
  • l’Accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires
  • L’Accord sur les règles de procédures régissant les règlements des différends ou l’organe de règlement des différends (ORD)

 

L’Accord sur l’agriculture


Ces accords quels que soient leurs objets sectoriels, sont gouvernés par quelques grands principes. Ainsi l’acte final de Marrakech donne l’obligation de tendre vers une libéralisation progressive et accrue. Tous les pays doivent théoriquement être ouverts à toutes les importations dans tous les domaines ; ils doivent de ce fait non seulement réduire à zéro les barrières tarifaires, mais aussi éliminer les barrières non tarifaires. En réalité l’agriculture est un des exemples les plus frappants de cette politique à deux vitesses pratiquée par les pays riches. Le total des subventions accordées aux agriculteurs des pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a augmenté de 50% depuis l’époque de l’Uruguay round, jusqu’à 370 milliards $ aujourd’hui soit à plus de 1 milliard de dollars par jour. Ces subventions, qui vont majoritairement à l’agriculture productiviste, génèrent des excédents vendus à perte sur le marché mondial.

Selon les calculs de l’OXFAM (ONG), l’Union européenne et les Etats-Unis exportent à des prix inférieurs de plus d’un tiers aux coûts de production. Les petits agriculteurs des pays en voie de développement ne peuvent tout simplement pas soutenir la concurrence dans cet environnement inéquitable. Ce dumping a des effets dévastateurs sur le marché des pays pauvres, comme Haïti pour le riz. Quelques fois se sont les subventions agricoles des pays riches à leurs agriculteurs qui détruisent la production et ruinent les pays les plus pauvres. Ainsi les Etats-Unis, en subventionnant massivement leurs producteurs de coton à hauteur de 4 milliards de dollars par an pour seulement 25 000 producteurs poussent au désespoir 3 millions de Maliens qui vivent du coton.

Autre principe : le principe de la nation la plus favorisée, qui stipule que chaque pays membre doit traiter de manière identique les produits «  similaires » exportés par un autre pays membre. Il est illégal de discriminer entre différents fournisseurs étrangers de produits similaires, tous devant être favorisés au même titre.

C’est à partir de ce principe que les multinationales américaines qui produisent des bananes en Amérique centrale ont pu attaquer l’Union européenne en lui contestant le droit d’accorder un régime préférentiel aux bananes des pays ACP.

 

Le Fonds Monétaire International (FMI)


Le FMI est né pendant la deuxième guerre mondiale, à la suite de la conférence monétaire et financière des Nations Unis à BrettonsWoods en juillet 1944, dans le cadre concerté pour financer la reconstruction et le développement. Une mission fut assignée au FMI : assurer la stabilité du monde. La dépression des années trente était très présente ; la grande dépression économique avait affecté le système capitaliste et touché le monde entier et fait monter le chômage à des niveaux sans précédent.

Le Fonds Monétaire International  avait pour mission d’empêcher une nouvelle dépression à l’échelle du monde. Il exercerait une pression internationale sur les pays qui laisseraient stagner leur économie. Si nécessaire,  il fournirait aussi des liquidités, sous forme de prêts, aux pays qui confrontés à des difficultés économiques, n’étaient pas en mesure de stimuler la demande globale par leurs propres moyens.

Dans sa conception initiale, le FMI était basé sur le constat que les marchés ne fonctionnaient pas bien. Depuis  sa création le FMI a beaucoup changé. Voilà ce qu’en pense Stiglitz : «… On l’a créé parce qu’on estimait que les marchés fonctionnaient souvent mal, et le voici devenu le champion fanatique de l’hégémonie du marché. On l’a fondé parce qu’on jugeait nécessaire d’exercer sur les Etats une pression internationale pour les amener à adopter des politiques économiques expansionnistes (augmentation des dépenses publiques, réduction des impôts ou baisse des taux d’intérêts pour stimuler l’économie), et voici qu’aujourd’hui, il ne leur fournit des fonds que s’ils mènent des politiques d’austérité. ».

Dans bien des pays une cure d’austérité excessive a étouffé la croissance. Le résultat a été pour beaucoup de gens la pauvreté et pour des pays le chaos social et politique.

Le FMI, ainsi que les autres institutions de la mondialisation sont dominés par les pays riches, mais aussi par les multinationales de ces pays. Les dirigeants de ces institutions sont aussi liés à ces multinationales et aux intérêts commerciaux et financiers. Dominé par les Etats-Unis, son premier actionnaire avec 17% des droits de vote, équivalent à un droit de veto, le Fonds et ses 2 000 fonctionnaires, formés la plupart dans les universités américaines, continue d’être ballotté au gré des intérêts de la Maison Blanche.

 

La Banque mondiale


Comme le FMI la Banque mondiale est née avant la fin de la dernière guerre mondiale, son but était la reconstruction et le développement. Si, au départ, les deux institutions étaient distinctes, assez rapidement elles se sont mises au service du G7 (devenu depuis peu le G8), c’est-à-dire des sept pays capitalistes les plus avancés. La Banque mondiale est devenue assez rapidement un associé subalterne. Le consensus entre le FMI, la Banque mondiale et le Trésor américain permet de mettre en œuvre une politique ultra libérale au service des capitalistes internationaux. Cette politique a eu des conséquences désastreuses pour les pays les plus pauvres et leurs populations.

Ces deux institutions sont l’objet de plus en plus de critique, même de la part d’organismes qu’on ne peut pas de qualifier de gauchistes comme la Cnuced. Ainsi dans son rapport annuel 2006 cette agence de l’ONU estime que les réformes libérales prônées par la Banque Mondiale ou le FMI ont été contre-productives. Ni la croissance, ni le recul de la pauvreté n’ont été au rendez-vous après les dérégulations opérées ces vingt dernières années. Concernant le libre-échange imposé au pays en voie de développement, la Conférence des Nations Unies pour le développement affirme : « les gouvernements doivent aussi être en mesure de protéger leurs entreprises en recourant avec circonspection aux subventions et aux droits de douane »

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