23/04/2024

LETTRE OUVERTE AUX MARIE-GALANTAIS

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L’amicale ECOLAMBDA, association agréée pour la protection de l’environnement, œuvre depuis sa création pour faire connaître, développer et protéger notre environnement, favoriser le développement durable sur notre île avec le souci du respect de ceux qui y habitent et de ceux à qui nous léguerons cette île.

C’est pour répondre à ces objectifs que nous avions proposé et obtenu avec le soutien des commerçants, il y a déjà quelques années, la suppression de la distribution des sachets d’emballage en plastique. Avec d’autres, nous nous sommes opposés au projet d’implantation d’une centrale électrique bagasse/charbon sur notre territoire. C’est encore pour répondre à ces objectifs que plus récemment nous sous sommes opposés à un projet d’implantation d’éoliennes sur un site touristique majeur de notre île, attesté par la D.E.A.L, mettant de surcroît en danger une partie de la faune locale.

Aujourd’hui nous sommes confrontés de nouveau à une décision qui divise, encore une fois, la population, mais aussi la représentation politique de l’île.

Un projet est porté par la société Albioma pour une centrale électrique thermique bagasse/biomasse devant produire environ 10 MW à partir de biomasse en grande partie importée. Il a été présenté à l’époque comme “alternatif” au projet bagasse/charbon que nous avions rejeté.

Un autre projet de centrale électrique thermique bagasse/biomasse d’une production d’environ 5 MW à partir de bagasse et de biomasse locales est soutenu par une partie des élus de la CCMG et par les trois maires de l’île . Ce projet, couplé au développement d’autres projets s’appuyant sur les énergies renouvelables telles l’éolien et le photovoltaïque, devrait faire de Marie Galante une île à économie positive pour répondre à l’appel à projet “démonstrateur industriel pour la ville durable” auquel la CCMG a répondu.

Nous, Ecolambda, ne cautionnons ni le projet porté par Albioma, ni la partie du projet concernant la production d’électricité par exactement le même procédé qu’Albioma, porté par la CCMG. Les motifs de rejet de ces deux projets sont identiques: La production d’électricité par la combustion de charbon ou de bois est un procédé polluant.

Plus particulièrement, le projet porté par Albioma aurait les conséquences suivantes :

  • Pollution de l’air : émission de CO2, rejet de particules fines, participation au réchauffement climatique.

  • Pollution de la mer : rejet d’eau et d’autres effluents liquides, dépôt de particules volantes.

  • « Surexploitation » de la nappe phréatique

  • Pollution environnementale : nuisances liées à la circulation importante des camions de transport du bois (bruit, gêne pour la circulation, entretien des routes), industrialisation du paysage et incertitudes sur les risques liés au recours à une filière bois pour la biomasse, avec des conséquences connues ou inconnues, maîtrisées ou non.

L’utilisation des seules énergies renouvelables propres nous permettrait de concilier le respect de notre environnement, la prise en compte du volet social, et l’engagement de notre île dans un développement économique et social maîtrisé. Pour ce qui concerne Marie galante, l’énergie solaire, l’énergie éolienne et les énergies de la mer doivent nous réconcilier autour de projets tout aussi ambitieux que ceux proposés actuellement.

La future installation de la station marine « Némo » en Martinique devrait nous interpeller. Elle devrait produire de l’électricité pour 35 00 foyers à partir uniquement de l’énergie thermique de la mer. Avec la possibilité d’adjoindre à une telle structure une unité de dessalement de l’eau de mer, nous aurions une ressource en eau complémentaire à celle provenant de la nappe phréatique permettant ainsi de prévenir sa surexploitation. Nous pourrions aussi proposer aux agriculteurs de l’eau en quantité suffisante afin d’envisager la diversification de la production agricole.

Les produits issus de la canne pourraient être mieux valorisés. La bagasse pourrait être exploitée à d’autres fins que la combustion. Le sucre Marie-Galantais pourrait bénéficier d’une IGP (indication géographique protégée) permettant de lui donner une valeur ajoutée. En plus de la production locale de sucre roux, on pourrait envisager le raffinage, la production de sirop et l’ensachage du sucre sur place. Il y a donc plusieurs pistes à explorer afin de maintenir, voire de développer la filière canne/sucre

Là est notre intérêt commun. Les élus de MARIE-Galante doivent sortir de leur face à face mortifère avec Albioma et interroger la société civile Marie-Galantaise et notamment ceux qui œuvrent depuis des années pour notre qualité de vie

Est- il encore possible que tous les partisans et acteurs du développement de Marie Galante s’asseyent autour d’une table et aient la volonté de trouver un consensus qui prenne en compte et le développement durable de notre île et le respect de notre environnement et notre plaisir de vivre ensemble ?

Nous ne maîtrisons pas le temps, mais au lieu d’en perdre en nous divisant et en nous dispersant donnons-nous le temps d’une réflexion constructive qui nous ferait entrer véritablement dans le 21 ème siècle par la bonne porte.

Source : http://www.ecolambda.org/

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