COMMUNIQUE SUR LA VIE CHERE: Encore du vent…
L’ancien avait proposé la création d’un GIR (Groupe d’Intervention Régional), la venue d’une brigade de répression des fraudes, la signature d’un décret au conseil d’Etat permettant de réglementer des produits de première nécessité. Tout cela est resté lettre morte et la pwofitasyon continue de plus belle.
Le projet de loi, présenté au conseil de ministres du 5 septembre 2012 est encore plus timoré.
Il consiste surtout à faire appel à l’Autorité de la Concurrence pour faire reculer la vie chère dans les DOM.
Rappelons que dans son fameux rapport de septembre 20009, l’Autorité avait déjà fait des préconisations. Jusqu’à ce jour, rien n’a été fait contre la pwofitayon .
Rappelons les points forts de cet avis :
1° Niveau de concentration élevé. « Le secteur de la grande distribution à dominante alimentaire dans les DOM est trop peu concurrentiel. Certains groupes détenant des parts de marché en surfaces commerciales supérieures à40%».
2° Non répercussion des marges arrière dans le prix de revente au consommateur.
L’Autorité constate : « une quasi absence de répercussion des marges arrière dans le prix de revente au consommateur »
3° Dans le secteur automobile, « une famille détient un quasi monopole sur les concessions automobiles ».
En conclusion, l’Autorité préconise de réprimer les pratiques anticoncurrentielles.
Aucune de ces mesures n’a été appliquée, aucune sanction n’a été prise, pire, l’Etat n’a pas fait respecter par la grande distribution ses engagements à répercuter les baisses d’octroi de mer accordées par la Région à la demande du LKP et applicables à partir d’octobre 2009.
Bref, la vie continuera à être chère en Guadeloupe, tant que perdureront les structures de l’économie coloniale.
- Importation venant prioritairement de la métropole et des pays de l’Union européenne (70%)
- Monopole de pavillon de fait avec la CGM
3. Puissance du lobby de l’importation.
Toutes les tentatives de luttes contre la vie chère seront vouées à l’échec, si, on ne s’attaque pas à ces clauses du pacte colonial. A court terme, il faut :
Augmenter l’offre de produits alimentaires par le développement d’une agriculture de production de denrées alimentaires destinées au marché intérieur.
Exiger que des études soient faites pour améliorer la connaissance de la formation des prix, des salaires et des revenus dans les DOM et donner plus de moyens d’action à l’Observatoire des prix et des revenus. En particulier, la formation des prix doit être plus transparente et les facteurs de vie chère correctement identifiés. On ne peut corriger et améliorer que ce que l’on connaît. Donner les moyens financiers promis au Bureau d’Etudes Ouvrières, en Guadeloupe, afin qu’il accomplisse ses missions.
Réglementer et contrôler le prix des produits alimentaires importés par l’application de l’article 410-2 du code du commerce.
Appliquer une fiscalité indirecte juste à l’importation (0 taxe :
Octroi de mer et TVA sur les produits alimentaires de base)
Encourager les consommateurs à avoir un comportement plus responsable.
Et puisque la question de la vie chère ne peut-être dissocier de la question du pouvoir d’achat, donc de l’emploi et des salaires, il faut mettre en œuvre une nouvelle stratégie de développement économique, social, culturel et écologique.
Alain PLAISIR Président du CIPPA