Conférence sur la biodiversité Hélas, encore une Grand’messe !
Le projet de loi sur la transition énergétique est actuellement en discussion au parlement et la loi devrait être adoptée au « printemps 2015 », comme on dit en France.
Nous avons accueilli, du 22 au 24 octobre, la 2eme conférence sur la biodiversité qui à notre avis, aura aussi peu d’effet que les précédentes sur l’état du Monde.
En effet, je souhaiterais rappeler que ce sont près d’une quinzaine de conférences et sommets qui se sont tenus sur l’environnement depuis la Conférence de Stockholm en 1972 dont l’un des rapports était déjà intitule « Nous n’avons qu’une Terre », sous entendu « qu’il faut la protéger ».
Ces rencontres ont débattu de tous les domaines de la protection de l’environnement. Ce furent notamment :
1980 : Le rapport BRUNDTLAND, qui s’intitule « Notre avenir à tous » et qui aborde, pour la 1ere fois, la notion de développement durable.
1992 : Le « Sommet de la Terre » à Rio où les thèmes essentiels sont la biodiversité et la gestion des forêts.
1997 (Mars): Le 1er Forum mondial de l’eau à Marrakech
1997 (Décembre) : Le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre
2010 : La diversité biologique à Nagoya au Japon.
2012 : Le développement durable (2e édition), cette fois à Rio.
Enfin, il y eut même, tenez vous bien, en 1995 à Copenhague un sommet mondial sur le développement social qui avait pour objectif de lutter contre les 3 fléaux mondiaux : la pauvreté, le chômage et la désintégration sociale.
A toutes ces grand’messes, beaucoup d’engagements sont pris, et par des chefs d’Etat ou de gouvernements mais la plupart ne sont pas tenus d’où les catastrophes naturelles – et humaines – que connait notre planète aujourd’hui :
- La déforestation se poursuit de par le Monde. Par exemple, en Amazonie 10 millions d’hectares de forêt sont partis en fumée ces dernières années.
- Le pillage des fonds marins s’accentue en raison de la pêche industrielle : le chalutage profond qui est pratique dans la mer aspire, sans discernement, tout ce qui y vit.
- L’utilisation des pesticides se maintient – nous en savons quelque chose à la Guadeloupe – et met en péril l’existence même des abeilles qui sont des piliers de la biodiversité et dont la disparition menace gravement la chaine alimentaire.
- La France, quant à elle, prend une part très active à l’empoisonnement de sa population en équipant 80% de ses véhicules d’un moteur diesel alors qu’au mois de juin 2012, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a déclaré cancérigènes les moteurs diesel.
Et tout cela est dû au fait que le Monde de l’argent continue de regarder son nombril au lieu de s’engager résolument dans l’indispensable combat pour sauver la planète et ce, malgré les avertissements réguliers donnes depuis plus de 20 ans aux chefs d’Etats par le Groupe International sur le changement climatique (GIEC) qu’ils ont eux mêmes installé en 1988.
Et comme le « politiquement correct » impose un certain comportement, Ségolene ROYAL a cru bon de déclarer à la fin de la rencontre sur la biodiversité en Guadeloupe : « L’éloignement, l’insularité pour beaucoup, voir l’exigüité territoriale, les violences climatiques, tous ces handicaps peuvent aujourd’hui se retourner en atouts et vos régions réputées ultrapériphériques devenir l’épicentre de la mobilisation climatique européenne et mondiale » (France-Antilles des 25 et 26 Octobre 2014).
Force est de constater que la ministre de l’écologie a un train – peut être même deux – de retard puisque cette analyse constitue l’un des axes de notre projet de développement pour la Guadeloupe. Elle a été conduite, en effet, dès la rédaction de notre texte fondateur et reprise, de manière plus élaborée, par Alain PLAISIR dans son livre « La Zone Economique Exclusive de la Guadeloupe» paru en Avril 2012.
Faut-t-il ajouter que le combat dans lequel le CIPPA vient de s’engager pour la récupération, un jour, de l’ile d’Aves procède de la même veine.
La Conférence de Paris, fin 2015 doit définir les engagements des principaux pays pollueurs mais la sentence des experts est déjà tombée : « La mauvaise qualité de l’air tue chaque année 7 millions d’êtres humains (Alternatives Economiques, Hors série N 102 d’Octobre 2014)“. Que chacun prenne ses responsabilités !
En ce qui nous concerne, puisque la Guadeloupe a la chance de disposer de toutes les sources d’énergies renouvelables depuis le photovoltaïque jusqu’à l’énergie thermique des mers en passant par l’éolienne, la géothermie, l’énergie hydraulique et la biomasse, le CIPPA compte bien s’appuyer sur ces éléments là pour promouvoir, en Guadeloupe, un développement économique qui cadre enfin avec tous les atouts géographiques du pays sans exception.
N’en déplaise au président du Conseil Régional et à ses comparses qui ont adopté le PRERURE(Plan énergétique Régional pluriannuel de prospection et d’exploitation des Energies Renouvelables et d’Utilisation Rationnelle de l’Energie) depuis 2008, et dont les Guadeloupéens n’ont vu aucune concrétisation importante à ce jour.
Le 08 Novembre 2014- Bernard BANNY
Vice-président du CIPPA