Lettre ouverte au président de la région Guadeloupe
Monsieur Alain Plaisir le 26 juillet 2010
Président du CIPPA
Rur Lucie Bichebois
970113 Gourbeyre
Monsieur le Président de la Région Guadeloupe
Avenue Paul Lacavé
97109 Basse-Terre cedex
Objet : lettre ouverte
Monsieur le Président,
Le point 19 du programme électoral de la liste « OSONS POUR LA GUADELOUPE », prévoyait en cas d’élection de réduire de 50% en 5 ans le nombre de morts sur les routes de Guadeloupe. C’est dire comment était grand notre souci de prendre en compte le drame qui frappe chaque année plusieurs dizaines de familles
Les dernières statistiques des morts sur les routes de Guadeloupe : 42 morts au 30 juin 2010 soit environ 7 morts par mois, montre que nous sommes en train de battre notre triste record, celui du département Français, où il y a le plus de morts sur les routes. Si nous continuons à cette cadence, ce sera près de 80 morts par an, voire davantage que nous aurons à déplorer sur les routes de Guadeloupe.
42 morts depuis janvier 2010, c’est déjà beaucoup plus que pour la même période en 2009, des centaines de blesses et des handicapés. En proportion, c’es 4 fois plus qu’en France et même nettement plus qu’en Martinique. En France le nombre de morts est passé de 16 000 dans les années 70 à moins de 4 000 en 2009, soit une diminution de 75%, alors que le trafic routier a explosé comme en Guadeloupe.
Malgré l’augmentation constante des radars, l’insécurité est permanente sur nos routes. Pas un jour ou le sang ne coule sur le bitume guadeloupéen, pas un jour où le quotidien local ne relate ces accidents avec photo à l’appui, pourtant le carnage continue !
Jusqu’à présent, à notre connaissance, aucune autorité locale, aucun parti politique, à l’exception du CIPPA , n’a osé aborder de fond le problème, laissant à la presse le soin de commenter le massacre routier dans le chapitre des faits divers.
A part le quotidien local, personne n’a l’air de se préoccuper sérieusement de cette hécatombe, comme s’il s’agissait de banals faits divers. Pourtant le caractère massif et dramatique de l’insécurité routière, son coût humain et financier, son caractère permanent, font de ce phénomène un véritable fléau qu’on peut considérer comme la plus grande forme de violence qui existe actuellement en Guadeloupe.
Pourquoi meurt-on sur les routes de Guadeloupe en moyenne nettement plus qu’ailleurs ?
Beaucoup de raisons ont été données pour expliquer cette tuerie quasi quotidienne : imprudence des conducteurs, non respect du code de la route, vitesse excessive, alcool au volant…
N’aborder le problème que sous l’angle individuel (comme on le fait actuellement) évite de poser les vraies questions et de trouver les vraies solutions. Car, même si apparemment on peut attribuer la majorité des accidents mortels aux fautes des conducteurs, on ne peut pas s’arrêter à ce constat, à moins d’accepter une fois pour toutes l’idée que les automobilistes guadeloupéens sont plus fous que les autres, ou qu’il s’agirait de la fatalité ( lé ay té rivé ! ), on doit avoir une approche globale de la situation.
S’agit-il simplement de déplorer 80 morts isolés, 80 faits divers, ou de prendre en compte le problème de fond ?
Pour faire diminuer ce fléau, il faut en rechercher les causes objectives. :
- Par exemple, on peut estimer que les routes à trois voies de l’Hermitage et de Goyave sont inadaptées à la circulation actuelle. Tout le monde sait que ces routes à trois voies sont particulièrement meurtrières, d’ailleurs, elles ont été supprimées en France.
- L’absence de pistes cyclables et de trottoirs explique en grande partie le nombre de victimes cyclistes et piétonnes
- L’insuffisance d’éclairage des routes en zones urbaines et en agglomérations.
- Le mauvais entretien et l’insuffisance du marquage au sol.
- La non élimination des « points noirs »
- Trouver des solutions pour le déplacement des engins agricoles. Il est anormal que toutes sortes d’engins agricoles sillonnent les routes nationales de la Guadeloupe, provoquant des ralentissements et l’énervement des automobilistes.
- Un service public de transport en commun efficace, une campagne de prévention pourraient compléter le dispositif.
- Le transport des passagers et des marchandises par la voie maritime (en complément de la route), pourrait rendre la circulation plus fluide et les dépassements moins dangereux.
En plus des solutions techniques, il appartient à tous de lutter pour une véritable démocratie, seule susceptible de permettre aux citoyens de respecter les règles de vie en société, en général, et en ce qui concerne la route, la courtoisie et la tolérance.
Bien que nous reconnaissions l’effort qui est fait depuis quelques années pour améliorer le réseau routier, nous constatons que la plupart des accidents mortels ont lieu sur les routes nationales. Nous constatons également que les mesures répressives, bien que nécessaires, n’ont pas fait disparaitre l’hécatombe routière. C’est pour cette raison que nous vous demandons de prendre, dans le cadre de vos compétences, les mesures nécessaires pour rendre plus sûres les routes nationales et ainsi éviter de nouveaux drames qui endeuillent les familles.
Dans l’espoir que vous voudrez bien examiner nos propositions et prendre les mesures qui s’imposent, nous vous prions de croire, monsieur le Président de la Région, en l’assurance de notre haute considération
Le président du CIPPA
Alain Plaisir
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Lors de son passage en Guadeloupe, le 22 mai 2014, l’Ambassadeur du Venezuela, en France, M. Hector Michel Mujica, a rencontré un certain nombre de personnalités et d’organisations dont le président du CIPPA, Alain Plaisir (à droite sur la photo), dans le salon d’honneur de l”aéroport de Guadeloupe. À cette occasion, Alain Plaisir, lui a remis un dossier portant sur l’île d’Avès.